LES CRUS BOURGEOIS DU MEDOC
L'appellation cru bourgeois
Sait-on bien en France, et dans le monde, ce que sont les "crus bourgeois" ?
Lorsque rut donné ce qualitatif de "bourgeois**, ce fut un titre de noblesse incontestable ! Pour bien comprendre, il faut se reporter à ce qu'était la France au sortir du Moyen-âge, avec les classes qui la composaient.
A Bordeaux, et plus particulièrement le Bordeaux de la Jurade, ville de marchands et d'artisans, les bourgeois avaient su se faire confirmer, sous la domination anglaise, les droits et privilèges dont ils jouissaient depuis de Xllème siècle, depuis l'époque féodale,...
Enrichis à cette époque par 15 siècles de commerce international et de navigations, les bourgeois de Bordeaux purent se rendre acquéreurs des meilleures terres de la région. On leur donna tout naturellement le nom de "crus bourgeois", par opposition aux "crus artisans" et aux "crus paysans*1 que cultivaient les membres des deux autres classes de la société de l'Ancien Régime,... Mais depuis lors, bien des choses ont changé !
La guerre de 1914-1918, la crise économique de 1929-1930, l'évolution sociale ont contribué à porter un très rude coup aux crus bourgeois. Certaines vignes qui recouvraient 80, 100 ou 150 hectares furent totalement arrachés et reconverties en forêts de pins ou d'acacias entre 1930 et 1945.
Cru bourgeois aujourd'hui
Alors qu'en 1932 on comptait 444 propriétés, dont beaucoup ont été morcelées ou on disparu depuis lors, de nos jours, environ 240 subsistent et peuvent prétendre à la mention "CRU
BOURGEOIS".
Leur importance est telle qu'elles représentent 40 % de la production totale du Médoc. Leur potentiel (superficie de production) varie cependant en fonction des appellations et dépasse 50 % de la production de 5 des 8 appellations du Médoc.
Cette production représente notamment 50 % de l'appellation MEDOC, 70 % de HAUTMEDOC, 70 % de LISTRAC, 80 % de MOULIS, 50 % de SAINT-ESTEPHE, 10 % de PAUILLAC, et 25 % de MARGAUX,
Quand en 1962, il fut entrepris de rénover le Syndicat des crus bourgeois du Médoc, le premier soin rut donc de convoquer les propriétaires des 444 domaines recensés en 1932 lors du classement réalisé par une Commission de Courtiers. Pendant ce court laps de temps (30 ans), les trois quart d'entre eux avaient disparu. Il n'en restait plus que 110 environ. Sur ces 110 propriétaires, et c'est une preuve de l'identité de leurs préoccupations, 94 ont adhéré au nouveau Syndicat.
Aujourd'hui, après 20 années de travail intense, de progrès techniques et de promotion de leurs vins, les 150 adhérents actuels, qui couvrent 4.000 hectares de vignes et une production d'environ 200.000 hectolitres, représentent plus de 90 % du potentiel des crus bourgeois et 35 % de la production totale des 8 appellations Médoc.
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